
Une de ces journées de printemps
Où tout semble tendre , gai , riant
Où la nature se fait docile
Sans un bruit , sans un choc
Le cercueil arriva tout droit de Bangkok
Métal froid , austère , capitonné
Déposé là , comme abandonné .
Devant la foule toute assemblée
Il se dressa goguenard , arrogant
Se tourna violemment vers Elle
Lui lança en pleine face
Ces mots ignobles , cruels :
" Cela va te dresser à présent
Tu vas enfin plier maintenant ! "
Elle ne broncha pas , resta de glace
Mais son cri intérieur
Monta jusqu'au ciel
Sa douleur au paroxysme
L'enveloppait d'un nauséeux laxisme
Elle aurait voulu hurler sa souffrance
Tout briser , tout anéantir avec violence
Verser des larmes de sang
Mais tout cela elle l'avait déjà fait
Sous un soleil de plomb , seule , en paix
Une dizaine de jours auparavant .
Sa bouche s'emplit de cendre , de terre
Puis un liquide bizarre , amer
Acre , au goût d'encre , de fiel
Jaillit du plus profond d'elle
Une bête visqueuse , une chose malsaine
Qui broie et ronge tout sur son passage
Que l'on nomme communément la haine
Cette violente puissance lui fit peur
Vite , elle l'enfouit sous son coeur
L'étouffa , qu'elle se tienne sage
Ce n'était ni le moment ni l'heure
Mais en pensée
Elle fit un magnifique bras d'honneur
A sa famille , à la socièté .
Quant à l'amour
Elle en aurait toujours
Pour son fils couché là
Pour la planète entière
Mais en aucun cas
Pour ces tortionnaires......
Nat 22/09/2009 21:52
dalinele 28/06/2009 09:56
Philippe96 27/06/2009 20:37
homme.crayon 27/06/2009 20:19
ANTO' 27/06/2009 13:11