Le paysage est différent ; parfois quelques maisonnettes cachées laissent apparaître un gosse derrière de
luxueux et horribles hôtels en béton gâchant la beauté du site , tous tributaires du régime dictatorial en place ;
il est conseillé de dormir au village plus bas , histoire de faire vivre le peuple plutôt que la junte suffisamment riche !
Je croise des espéces de sherpas , beaucoup de femmes , qui montent à vive allure les bagages de ceux
qui désirent passer une ou plusieurs nuits sur le site .
Quel courage ! Quelle endurance ! J'admire ces petits bouts de femmes , fragiles bibelots , qui , pour quelques
kyats , gravissent , jusqu'à huit fois par jour , cette côte , chargées comme des mules . Je croise aussi ces
espéces de civières , ces chaises à porteurs vides ou traînant des vieillards décharnés , désireux de faire ce pélérinage une fois avant leur dernière heure . Là encore je perçois la puissance de l'Amour , elle se balade dans l'air ambiant , je pourrai presque la saisir ;
j'ai connu cette intense sensation , cette ferveur sans aucune mesure à Bénares , Bali , Borobodur ... Des lieux magiques empreint d'un mysticisme excessif et envoûtant .
Mais il est temps de continuer ; j'achète au passage une bouteille d'eau et une délicieuse mangue , bien jaune , que je savoure tout en rêvant , en flanant ; je me sens bien , heureuse , l'amour est contagieux ...
Arrivée sur la place où attendent les camions , je n'aperçois pas mes amis , je les retrouverai bien auprès de leur voiture ; je trouve sans difficulté , une place . Partout c'est la valse des bols à aumône ; je lâche 1000 kyats ( environ 1$ ) , pas chére payée une journée d'amour , et je grimpe vite dans la benne avant le
départ . Chic je suis du côté où l'on aperçoit le mieux le
paysage ; c'est avec un pincement au coeur que je
laisse derrière moi ce lieu digne de mes rêves les plus fous . Mais le moment n'est pas à la rêverie ! Je me cramponne et nous voilà partis , la conduite est kamikaze , mais c'est généralement comme ça en Asie , j'ai vu pire en Inde et à Java !!!
J'arrive saine et sauve au village où je retrouve facilement l'endroit où est garée la voiture de mes amis , devant la maisonnette en bambou tout près d'un hôtel
assez moderne . Ces bâtiments appartiennent à la même famille mais l'aïeule préfère vivre seule dans son
adorable petite cabane sans eau courante ni électricité ; les jarres autour de la maison sont ses réserves d'eau
de pluie et de grains ; aucun confort chez elle , elle dort sur une natte à même le sol , quelques ustensiles de
cuisine . Je n'ose pas imaginer la pureté de l'eau du puits aprés avoir vu la rivière qui coule tout près , jonchée d'ordures et d'animaux crevés . Tout autour
d'immenses arbres aux grappes mauves ajoutent à la beauté du coin .
Je parle un peu anglais avec les petites ou arrières-petites filles de la maison qui veulent à tout prix m'inviter chez elles mais je préfère rester dehors à contempler le paysage .
J'en profite pour aller grignoter quelques beignets aux fruits et des grosses crevettes grillées , mmmm ! un délice ! Mais la rivière dont j'ai parlé , passe juste au-dessous du restaurant et , misère ! le personnel va laver
les couverts dans cette eau putride , polluée , sans doute infestée par des millions de bactéries !!!
Sur le pont je vois arriver mes trois amis ; les parents sont furieux , ils avaient perdu leur gosse qui s'était assoupi à l'ombre ; ils ont dû faire appel aux militaires pour le retrouver . Un mauvais point pour eux , car la junte veut des familles soudées et des enfants obéissants .
Nous repartons silencieux ; l'ambiance est morne , l'enfant triste me regarde , il me fait de la peine , je lui fait un petit clin d'oeil et un sourire pour le tranquilliser ; au fil des kilomètres l'atmosphère se détend un peu , la mère s'endort , le môme aussi . J'admire la campagne ,
les pagodes , les buffles paisibles . Le père , de temps en temps , m'adresse quelques mots , mais je le sens très ennuyé par ce qui vient de se passer . J'essaie de lui faire comprendre que ce n'est pas bien grave ; il le sait aussi mais la crainte des représailles de la junte militaire est la plus forte ! En Birmanie , tout est contrôlé , surveillé , noté ; il y a des espions partout ! ...Comment puis-je me sentir si libre et heureuse dans ce pays opprimé ?
Aprés réflexion , je n'étais pas si libre que ça ! Je n'ai pas pu faire toutes les photos voulues car les militaires se trouvaient un peu partout ! et il est interdit de les photographier sous peine de voir tout son matériel confisqué !!!
nays 27/10/2016 18:56
apsara 27/10/2016 19:31
auto title loans 17/04/2016 19:49
cash advance 09/04/2016 19:42
Hécate 07/10/2012 15:09
apsara 07/10/2012 15:25
DANIELLE 07/10/2012 14:15
apsara 07/10/2012 15:01