Poupée de son
poupée de chiffon
tu brûles à petit feu
dans ta chair en détresse
véritable peau de chagrin
tu étouffes , étau , compresse
que sans cesse on presse
tu hurles ta souffrance
sur ces tours de silence
sur ces murs d'absence
vanité , orgueil ,suffisance
cruauté , pouvoir , intolérance
le temps presse , tu t'empresses
tu te cognes , te butes en transe
à ces parois d'incompréhension
d'incommunicabilité , d'indifférence
ces falaises d'imbécillités ...
et éclatent ton coeur , ton âme
sur le macadam des heures
contre cet univers de béton
parpaings , moellons
sur ce monde délétère
jalousie , pouvoir , argent
écrasants monuments
étouffants bâtiments
sur ce monde de misère
étriqué , lamentable
sans avenir , sans lendemain ...
à l'ombre de ces forteresses
pésomptueuses qui se dressent
funestes linceuls
immenses cercueils
tu t'anémies , manques d'air
t'étioles
sous leurs ombres
nul soleil , nul jour
aucun oiseau
juste un sombre caveau
sinistre tombeau
une geôle
où tu hurles seule
dans l'obscurité
ta peine , ta souffrance
tu veux voir la clarté
le ciel bleu , la lumière
au secours
tu manques d'amour
tu n'as pas ta place
petite fille
dans cet univers de glace
sans pitié , ta famille !