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26 juillet 2009 7 26 /07 /juillet /2009 09:37

Cette nouvelle pagode est différente des précédentes par son style plus  moderne moins arrondi , elle a été construite en 1977 , près de l'Université Bouddhique Internationale , au nord de Yangoon , à proximité de l'aéroport . Sa forme rappelle celle de la pagode Ananda à Bagan . L'intérieur fait dans la démesure ; immenses et titanesques piliers dorés , une voûte céleste parsemée de milliers de visages de Bouddha ; la dent sacrée ; luxe , splendeur et grandeur , un peu pharaonesque à mon goût ! .....et toujours cette incroyable ferveur !!
Les fidèles restent des journées entières à prier .
Un minuscule téléphérique emporte les multiples dons des fervents bouddhistes en des lieux sûrs !!!

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25 juillet 2009 6 25 /07 /juillet /2009 14:43

La cérémonie de Shinpyu , moment très important dans la vie d'un Birman , marque son entrée au monastère comme novice . Parodiant le grand départ de Gautama , les enfants sont à cette occasion habillés , comme de riches princes , de vêtements somptueux et de bijoux clinquants . Auparavant  montés sur des chevaux blancs , mais à présent , plus souvent , à dos d'homme , ils sont conduits à la pagode pour y honorer les Bouddha , avant d'ête emmenés vers le monastère , où pour marquer le renoncement aux biens terrestres , un moine leur rase le crâne . Après s'être prosternés devant leur précepteur , les moinillons reçoivent les robes  " thinbaing "  qu'ils revêtent pour quelques jours ou plusieurs semaines .
Source d'attachement aux biens matériels , le travail est en profonde contradiction avec la vie religieuse menée par les moines " bhikku " . Leur subsistance dépend exclusivement de dons faits par les fidéles ; leut étant interdit de cuisiner ou de conserver la nourriture , ils vivent de quêtes au jour le jour . Seuls les malades et les vieillards ont la permission de garder une réserve de beurre fondu clarifié , d'huile de sésame , de miel et de mélasse , aliments considèrés comme médecines .
Silencieux , tête baissée , les moines vont chaque jour , dès l'aube , recueillir les aliments dans la " patta " ; bol de laque noire de Bagan . Soucieux de contrôler son corps , le moine doit manger lentement et sans plaisir ; il fait un repas unique le matin pris en commun au monastère . Il consomme riz , légumes , racines , farine , fruits , poisson ; la viande n'est pas interdite mais va à l'encontre de ces principes d'amour universel et de respect de la vie enseignés par Bouddha ; il lui est interdit d'absorber autre chose que de l'eau ou du jus de fruit passé midi et ce jusqu'au lendemain matin .
Le moine bouddhiste n'est pas un simple mendiant , sa tenue doit être irréprochable : sa robe propre et bien mise , son esprit pur .
Renoncer au monde devient de plus en plus difficile . Aujourd'hui c'est entre 7 et 12 ans qu'à lieu la cérémonie du Shingpyu ; une fois au monastère , l'enfant est soumis à son précepteur ; il l'assiste dans ses tâches domestiques , l'accompagne dans ses déplacements , nettoie son intérieur comme un domestique ; en échange il lui prodigue l'enseignement de la Loi . Ils coopérent mutuellement , si le précepteur n'est pas satisfait , il renvoie l'élève ; mais ce dernier peut aussi conseiller son maître discuter et le corriger !
Durant la période où il endosse la robe de moine , généralement couleur safran , l'enfant Birman fier , est traîté avec respect et dignité . Les seuls objets que peut possèder un moine sont : la " patta " , la ceinture , le filtre à eau , l'aiguille , le rasoir , la robe et l'éventail , très utile pour se protèger du soleil ; ce dernier tant à être remplacé par un parapluie qui protège aussi de la pluie .
Les nonnes , contrairement aux moines ne sont pas obligées de quêter chaque jour car elles ont le droit de cuisiner ; à la place de la " patta " elles reçoivent les dons sur un large plateau . Leur robe est rose et orangée . La couleur brune est portée par les renonçantes séculières ou par les femmes venant prier à la pagode les jours de pleine lune .
Libre à vous de donner ou non ; mais ne pas oublier que le donateur en faisant une ou plusieurs bonnes actions accumule des mérites pour sa prochaine vie....

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24 juillet 2009 5 24 /07 /juillet /2009 11:40

Cette pagode ressemble plus à un vaste hangar qu'à un édifice religieux ; mais son immense Bouddha couché ( 60 m ) , à lui seul , vaut le déplacement . Cette élégante statue montre le Bouddha allongé , prenant du repos , contrairement aux statues reprèsentant la mort de Bouddha , où sa tête est appuyée sur un oreiller . La plante de ses pieds est marquée des 108 signes nobles qui caractérisent le pied de Bouddha .
Personnellement , je trouve ce Bouddha très féminin ; c'est souvent le cas en Birmanie !
                         Les novices ou moinillons

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23 juillet 2009 4 23 /07 /juillet /2009 15:41

L'angoisse en moi s'engouffre
Je tombe au fond des gouffres
Frôle des abîmes sans nom
Glauques , terrifiants démons
Je plonge dans de noires abysses
Des chaînes mouvantes , entraves liquides
Me tirent , me happent , avides
Me hantent et me tourmentent
Attention à la descente
J'ai le coeur et l'âme au bord du vide
Les algues et les herbes me saisissent
Me capturent , m'enlacent , m'entourent
Voluptueusement , presqu'avec amour
Dans les rochers , d'horribles murènes
Grimacent à mon arrivée
Des coquillages , des poissons colorés
Glissent et jouent entre mes pieds
De superbes silhouettes , les sirènes
Me content des fables , des poèmes
Chantent des ballades , des cantilènes
Elles me disent combien l'on m'aime
Quelques hippocampes et des tritons
Me chatouillent tendrement le menton
Mais j'en ai marre de cet univers
Silencieux , gluant , bleu-vert
J'ai besoin de chaleur , de soleil
De lumière , de couleurs , ces merveilles
Du bourdonnement des abeilles
Je veux revoir le ciel
Je préfère la terre désertique
A ce monde obscur , aquatique
Violemment , d'un coup de talon
Sur l'épave sombre d'un vieux galion
Je remonte à la surface
Où je me bute à cette couche de glace
Incompréhension , froideur de ma race
La terre m'apparaît opaque , en transparence
Mépris , incommunicabilité , indifférence
Crime , guerre , haine , violence
Tout ici-bas n'est que souffrance
Franchement je ne sais plus où aller
Quelque part , peut-être , sur la Voie Lactée
M'envoler , mettre les voiles
Atteindre les étoiles
Ne plus se poser
Planer
Eternellement
Hors du temps...

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22 juillet 2009 3 22 /07 /juillet /2009 14:45

La pagode de Kyaikhtiyo a été construite , il y a plus de 2500 ans ; on l'appelle la pagode du Rocher d'Or ( Golden Rock Pagode ) . Elle est située à 1102 m au-dessus du niveau de la mer ; beaucoup disent que c'est l'une des merveilles du monde grâce à l'équilibre de cet énorme rocher sur une mince surface en pente . Les origines du site sont diverses : selon certains ce sanctuaire aurait été construit du vivant de Bouddha , sur un de ses cheveux !!! L'ermite qui le recueillit aurait gardé ce cheveu mêlé aux siens jusqu'à ce qu'il trouve un endroit idéal pour le conserver : un rocher en forme de tête . Ce rocher a la forme de la tête du vieil ermite ; après sa mort le cheveu fut enchâssé dans la flèche au sommet du roc .
D'autres prétendent que le rocher , élevé de la mer par des anges , ne tient en équilibre au bord du vide que grâce au cheveu enchâssé dans le pagodon qui coiffe le sommet du rocher ...
Un miracle de la foi bouddhiste qui ne cesse de surprendre ; cet immense rocher en équilibre sur le bord d'une falaise qui défie les lois de la gravité , peut être poussé ce qui induit un balancement sans toutefois le précipiter dans l'abîme .
En 2004 , un gigantesque incendie a détruit les lieux et notamment les jolies petites huttes de bambou dans lesquelles se réfugiaient les vendeurs de souvenirs et d'objets de culte . Le site a été rapidement reconstruit par des entrepreneurs judicieux : désormais d'affreux immeubles en béton abritent restaurateurs et marchands ; heureusement ils se trouvent en dehors de l'enceinte de la pagode .

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21 juillet 2009 2 21 /07 /juillet /2009 11:46

Le paysage est différent ; parfois quelques maisonnettes cachées laissent apparaître un gosse derrière de luxueux et horribles hôtels en béton gâchant la beauté du site , tous tributaires du régime dictatorial en place ; il est conseillé de dormir au village plus bas , histoire de faire vivre le peuple plutôt que la junte suffisamment riche !
Je croise des espéces de sherpas , beaucoup de femmes , qui montent à vive allure les bagages de ceux qui désirent passer une ou plusieurs nuits sur le site . Quel courage ! Quelle endurance ! J'admire ces petits bouts de femmes , fragiles bibelots , qui , pour quelques kyats , gravissent , jusqu'à huit fois par jour , cette côte , chargées comme des mules . Je croise aussi ces espéces de civières , ces chaises à porteurs vides ou traînant des vieillards décharnés , désireux de faire ce pélérinage une fois avant leur dernière heure . Là encore je perçois la puissance de l'Amour , elle se balade dans l'air ambiant , je pourrai presque la saisir ; j'ai connu cette intense sensation , cette ferveur sans aucune mesure à Bénares , Bali , Borobodur ... Des lieux magiques empreint d'un mysticisme excessif et envoûtant .
Mais il est temps de continuer ; j'achète au passage une bouteille d'eau et une délicieuse mangue , bien jaune , que je savoure tout en rêvant , en flanant ; je me sens bien , heureuse , l'amour est contagieux ...Arrivée sur la place où attendent les camions , je n'aperçois pas mes amis , je les retrouverai bien auprès de leur voiture ; je trouve sans difficulté , une place . Partout c'est la valse des bols à aumône ; je lâche 1000 kyats ( environ 1$ ) , pas chére payée une journée d'amour , et je grimpe vite dans la benne avant le départ . Chic je suis du côté où l'on aperçoit le mieux le paysage ; c'est avec un pincement au coeur que je laisse derrière moi ce lieu digne de mes rêves les plus fous . Mais le moment n'est pas à la rêverie ! Je me cramponne et nous voilà partis , la conduite est kamikaze , mais c'est généralement comme ça en Asie , j'ai vu pire en Inde et à Java !!!
J'arrive saine et sauve au village où je retrouve facilement l'endroit où est garée la voiture de mes amis , devant la maisonnette en bambou tout près d'un hôtel assez moderne . Ces bâtiments appartiennent à la même famille mais l'aïeule préfère vivre seule dans son adorable petite cabane sans eau courante ni électricité ; les jarres autour de la maison sont ses réserves d'eau de pluie et de grains ; aucun confort chez elle , elle dort sur une natte à même le sol , quelques ustensiles de cuisine . Je n'ose pas imaginer la pureté de l'eau du puits aprés avoir vu la rivière qui coule tout près , jonchée d'ordures et d'animaux crevés . Tout autour d'immenses arbres aux grappes mauves ajoutent à la beauté du coin . Je parle un peu anglais avec les petites ou arrières-petites filles de la maison qui veulent à tout prix m'inviter chez elles mais je préfère rester dehors à contempler le paysage .
J'en profite pour aller grignoter quelques beignets aux fruits et des grosses crevettes grillées , mmmm ! un délice ! Mais la rivière dont j'ai parlé , passe juste au-dessous du restaurant et , misère ! le personnel va laver les couverts dans cette eau putride , polluée , sans doute infestée par des millions de bactéries !!!
Sur le pont je vois arriver mes trois amis  ; les parents sont furieux , ils avaient perdu leur gosse qui s'était assoupi à l'ombre ; ils ont dû faire appel aux militaires pour le retrouver . Un mauvais point pour eux , car la junte veut des familles soudées et des enfants obéissants .
Nous repartons silencieux ; l'ambiance est morne , l'enfant triste me regarde , il me fait de la peine , je lui fait un petit clin d'oeil et un sourire pour le tranquilliser ; au fil des kilomètres l'atmosphère se détend un peu , la mère s'endort , le môme aussi . J'admire la campagne , les pagodes , les buffles paisibles . Le père , de temps en temps , m'adresse quelques mots , mais je le sens très ennuyé par ce qui vient de se passer . J'essaie de lui faire comprendre que ce n'est pas bien grave ; il le sait aussi mais la crainte des représailles de la junte militaire est la plus forte ! En Birmanie , tout est contrôlé , surveillé , noté ; il y a des espions partout ! ...Comment puis-je me sentir si libre et heureuse dans ce pays opprimé ?
Aprés réflexion , je n'étais pas si libre que ça ! Je n'ai pas pu faire toutes les photos voulues car les militaires se trouvaient un peu partout ! et il est interdit de les photographier sous peine de voir tout son matériel  confisqué !!!



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20 juillet 2009 1 20 /07 /juillet /2009 16:03

La chaleur est à son comble ; je saute d'un pied sur l'autre , certains mettent un écharpe à terre , je fais de même .
Vision de rêve : le fameux Golden Rock , en équilibre au-dessus de la vallée verdoyante semble irréel . Comment tient-il ? Magie de la nature ? Miracle de la foi ? Ou tout simplement supercherie de l'homme ?... Peu importe , le site est grandiose .
Les bouddhistes Birmans ou autres lui vouent une entière confiance , sans limites , nul doute pour eux , ils croient ! Tous s'inclinent , se prosternent , s'agenouillent , se jettent au sol avec un immense respect , sous un soleil de plomb , par une chaleur accablante ; ils prient là pendant des heures . Heureusement , par moments , des nuages menaçants voilent les douloureux rayons du soleil , apportant un lèger bien-être .
Les pélerins ont les bras chargés de fleurs , d'offrandes de toutes sortes : nourriture , fruits , parapluie , objets , bouteille d'eau etc...le prix de mois de privations . Je les admire sincèrement osant à peine les photographier tant leur dignité en impose : cette croyance sans bornes , cette vie entièrement vouée à Bouddha sont admirables .
Je traverse plusieurs fois l'immense plate-forme carrelée , la chaleur est excessive , la ferveur aussi ; malgré la canicule , l'amour de son prochain se respire à pleins poumons .
La jeunesse en jeans ou en longy , les femmes avec leurs enfants , les vieillards , tous viennent déposer des offrandes achetées tout au long de la pénible ascencion ou quelques kyats qui leur feront sans doute défaut les semaines à venir ; ils ne sont qu'amour , à tel point que ce sentiment semble se concrètiser ; je m'arrête quelques minutes pour prendre des photos , je dépose ma fidèle écharpe sous mes pieds en feu ; le carrelage est véritablement bouillant , une véritable torture physique , par moments insoutenable . Comment font-ils pour rester immobiles , pendant des heures sous ce soleil implacable ? Il est vrai qu'ils marchent souvent pieds nus ! Oui , sans blague ! L'amour se perçoit , se respire ; j'ai l'impression de le toucher du doigt , il m'enveloppe et me berce d'une délicieuse torpeur ; je pense à mon fils , sans doute est-il en permanence dans cet état là ! Cette pensée m'entraîne dans un long débat métaphysique...
J'admire longuement ce rocher qui tient , il faut le dire par l'opération du St Esprit ; cette histoire est tirée par les cheveux...ceux de Bouddha bien entendu ! Pourtant il tient en équilibre sur un autre roc qui , lui penche irrémédiablement ; le moindre éboulement ou petite secousse tellurique et c'en est fini de la légende . Quelles en seraient les conséquences pour le monde bouddhiste ? Sans doute dramatiques pour tous ces croyants , mais j'ai toujours entendu dire que la foi soulevait des montagnes ; il leur serait donc facile de le remettre en place ...Je reste là à cogiter longuement sur toutes les possibilités et effets d'un tel bouleversement .
Les heures tournent vitre lorsque l'on se sent bien ; de gros nuages sombres laissent échapper quelques gouttes de pluie fine , baume apaisant sur la cuisante morsure de la chaleur .Il faut désormais que je rejoigne mes amis à la voiture ; je décide de prendre un autre chemin pour redescendre .
                                                 à suivre....

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19 juillet 2009 7 19 /07 /juillet /2009 08:36

Nous laissons la voiture près d'une maisonnette en bambou ; devant , une splendide jarre , la réserve d'eau .
Nous nous rendons tous les trois sur la place où sont garés de nombreux camions ; ces véhicules font la navette jusqu'au site sacré . Il ya beaucoup de monde ; des pélerins de tous bords ! Nous trouvons enfin quatre places , grimpons sur une espéce d'échafaudage et nous nous installons dans la benne , le plus confortablement possible , sur de minuscules bancs ; nous sommes environ une quarantaine entassés tant bien que mal ; 500 kyats pour les étrangers , beaucoup moins pour les Birmans ; je suis la seule blanche , enfin blanche c'est une façon de parler !!! le bronzage plus la poussiére collée par la sueur me font ressembler à une véritable asiatique...Les femmes profitent de l'exiguïté de la situation pour toucher ma peau...Mon Dieu , si le bonheur tenait à si peu de chose !!!
Le camion démarre en trombe , nous versons tous les uns contre les autres : les bébés hurlent , les vieillards se cramponnent , psalmodiant d'incompréhensibles litanies . Pendant une demi-heure nous montons , à vive allure , les 1000 m qui nous sépare du lieu mythique , frôlant des gouffres vertigineux , croisant les camions pleins qui redescendent ; les chauffeurs , tels des gamins sur les montagnes russes , affichent un immense sourire , heureux de la terreur qu'ils sèment ; la route trop étroite ne permet pas le croisement , l'un des deux chauffeurs doit s'arrêter , mais lequel ? Bonne question ! Celui qui cède le passage est un dégonflé aux yeux de l'autre et de tous les passagers...Fâcheux dilemme mettant en jeu la vie de tous !!! Nous n'avons rien pour nous tenir et nous nous heurtons violemment les uns aux autres suivant les coups de freins et les périlleux virages de la route ; je suis au bord de la benne et j'ai tout loisir d'apprécier le danger d'une telle expédition ; les roues mordent dans le vide faisant débarouler d'énormes pierres qui peuvent tomber sur les camions plus bas : un vrai casse-gueules ! Durant toute l'ascension , assise juste derrière moi , une mémée très âgée , pleurant toutes les larmes de son corps , cramponnée à ma taille , psalmodie des " pia pia pia " dont j'ignore le sens mais qui , à mon avis , sont des incantations magiques ( incantations que j'aurai la chance ou le malchance de réentendre en une toute autre occasion...) ; les petits hurlent , serrés dans les bras de leurs mères ; les adolescents jouent aux durs mais rient jaune....
Un des plus hauts lieux du pélérinage bouddhiste vaut bien quelques désagréments...
Le paysage aux alentours est somptueux ; montagnes tourmentées et au loin un petit clin d'oeil de la mer d'Andaman ; une jungle , épaisse , luxuriante , parsemée de petits pagodons dorés .
Il est très difficile de prendre des photos avec les incessants soubresauts de l'engin qui semble à l'agonie tant le moteur peine . Le camion stoppe brutalement , nous sommes tous projetés les uns contre les autres ; un homme approche un ridicule et branlant escabeau en bambou : équilibre précaire sur cette petite place bruyante ou vont et viennent de pleins chargements de pélerins ; je préfère sauter de la benne . Mes trois amis me rejoignent , le gosse va vomir dans un coin ; sûrement le plat de nouilles...Berk ! Le Paradis après l'Enfer ? Non pas encore , il faut le mériter ! Le plus dur reste à faire...La lente et pénible montée jusqu'au célèbre Golden Rock ...Plus de deux heures de " grimpette " raide par le chemin le plus court ; certains mettent six heures ; les malades , handicapés et vieillards peuvent louer les services de porteurs , quatre hommes vous transportent au sommet sur une espèce d'horrible civière ; des femmes se chargent de porter les bagages de ceux qui restent plusieurs jours sur le site .
Premier impératif : se déchausser ! Nous abandonnons donc nos infâmes carcans pour une autre torture ! Mmm ! Le sol brûlant...Nous gravissons les marches , pieds nus , par moment la douleur est intolérable ; heureusement une grande partie des escaliers est couverte et nous apporte un peu d'ombre ; mes pieds heureux peuvent courir d'une échoppe à l'autre contempler ce bric-à-brac d'objets religieux , la plupart à l'effigie de Bouddha mais aussi du Christ , de la Vierge ...des centaines de boutiques sont installées là , cela me fait penser à Lourdes , vendant tout ce que l'on peut faire en matière de religion !!! Krishna , Ganesh , des personnages de la crèche , divers saints , et même des hommes politiques comme Chuchill et des écrivains tel que le grand Hugo , lui qui avait écrit :
" Vous vous faites vendeurs ! Prêtres , l'adossement
  De l'échoppe suffit pour que le firmament
  Epaississe au-dessus de l'église ses voiles ;
  La boutique retire au temple ses étoiles ."
Quelques vendeurs de fruits ; j'offre à chacun de mes amis une mangue bien mûre découpée en petits morceaux ; nous savourons doucement ce fruit juteux , désaltérant ; un véritable délice par cette chaleur . La montée est longue , très longue ; le gosse , ( dont j'ai oublié le nom , tellement compliqué , et je n'ose plus lui demander de le répèter ) déjà fatigué se fait porter par son père ; son épouse me prend souvent la main et nous marchons telles deux gamines . J'aime assez cette coutume très courante en Birmanie : geste naturel , enfantin qui crée des liens . Le ciel se couvre de gros nuages noirs , nous arrivons au sommet ; dernière épreuve que je passe sans difficultés : le poste militaire . Vérification du visa ; ils semblent de bonne humeur ; étant la seule touriste j'avais peur qu'ils me cherchent des noises ! Non tout se passe bien ! Je rejoins mes amis qui m'attendent un peu plus loin . A présent les escaliers descendent , une fine pluie les rend glissants , on ne tient pas debout ; le sol est moins chaud mais la crainte de tomber n'est pas plus agréable . Le soleil réapparaît , la vapeur montant du sol ajoute à la magie du lieu ; devant nous s'étend une immense place carrelée et tout au bout ...le Rocher d'Or...mais nous ne l'apercevons pas encore...
                                                                 à suivre.....

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18 juillet 2009 6 18 /07 /juillet /2009 14:59

3 heures du matin , je saute du lit , avale quatre cakes au chocolat ; vite sous la douche froide , enfile jeans , t-shirt , baskets ; vérifie mes APN , mes cartes mémoires , mon argent , mon passeport et mince ! Panne de courant ! A tâtons , je glisse tous mes papiers dans plusieurs pochettes en plastique , je fourre tout dans mon sac tâchant de ne rien oublier . 3h45 , on frappe à la porte ! Le boss de la guest-house me crie : "  Good morning lady ! A man wait ! " . Bigre ! il est en avance , je préfère cela car je déteste attendre .
Je sors de la chambre et distingue , dans le hall , une silhouette inconnue ; je ne reconnais pas le chauffeur de l'aéroport . Surprise , je demande des explications , il me répond : " No problem , no problem ! " . Et puis zut je veux aller au Rocher d'Or , c'est le but de ma journée , je ne vais pas me dégonfler ! Faisons confiance , je verrai bien ! Je descends prudemment les escaliers , il fait nuit noire , ma lampe de poche éclaire moins qu'une allumette . Dans la rue toujours pas d'électricité ; panne de courant ou coupure volontaire : sans doute le meilleur moyen de faire des économies !!!
Deux autres hommes attendent et me demandent 60 dollars pour le voyage ; je refuse net ; le deal avait été conclu à 40 dollars , pas un cent de plus ! Les trois hommes bavardent et acceptent ; énervée , je paie ces types que je n'ai jamais vus ; le premier part , ouf ! un de moins !Quant aux deux autres ils me conduisent un peu plus loin , vers un voiture garée , tous feux éteints ; je prends un peu la pétoche...Sur quelle galère me suis-je encore embarquée ? On dit tant de choses sur la Birmanie...Un autre homme descend de la voiture et me fait signe d'approcher , " Mingalaba " me dit-il ! je réponds la même chose . A demi rassurée , j'hésite ! Voyant ma crainte , il me présente , assise dans la voiture , sa femme et me montre à l'arrière un enfant endormi . Je commence à me détendre un peu et leur adresse quelques mots en anglais mais...ils ne comprennent pas l'anglais ! Tant pis ! Je monte à l'arrière de la voiture près de l'enfant qui dort paisiblement . Nous voilà partis tous les quatre ; nous traversons Yangoon ; tout est sombre , opaque , une légère brume monte des berges de l'Irrawady , il fait déjà très chaud ; des silhouettes étendues un peu partout sur les trottoirs , puis l'extase : la pagode Schwedagon , superbe , se dresse haute dans le ciel , magnifiquement illuminée . Miracle de la foi ou de la junte militaire !!! Nous stoppons net ; étonnée , je vois le chauffeur et son épouse se retourner et secouer fermement le gosse ; puis tous les trois avec une immense ferveur , les mains jointes , tournés vers la pagode , entament une prière à Bouddha . Cela me permet de contempler ce splendide stupa doré , vision de rêve ; je n'ose même pas sortir mon APN de peur de troubler leur profonde ferveur . Nous repartons , roulons , roulons ; la route est défoncée , j'ai l'impression d'être dans une vieille carriole , pourtant le véhicule est en bon état . Le jour se lève enfin , il est à peine six heures ; nous arrivons à Bago ; d'innombrables pagodes se dressent de tous côtés brillant de mille feux . A chaque stupa croisé , mes compagnons joignent les mains et inclinent respectueusement la tête , les yeux tournés vers ces magnifiques édifices bouddhistes . Nous nous arrêtons pour le breakfast ; l'homme m'invite à le partager avec eux , refuser serait un affront , j'accepte un thé et quelques biscuits pendant qu'ils ingérent d'écoeurantes nouilles au lait de coco accompagnées de maintes sauces et des épices à grimper contre les murs ! La conversation est étriquée , nous communiquons par le regard et les gestes . Le gosse ne me quitte pas des yeux , fasciné par mes nombreux percings aux oreilles , mon tatouage , ma couleur de peau...chez eux , même les moines sont tatoués , certains hommes en portent sur tout le corps et à chaque doigt : signes porte-bonheur souvent en rapport avec l'astrologie . La femme me touche discrètement le bras , je la regarde , étonnée ; son mari me dit ; " lucky " ; oui d'aprés eux toucher une blanche porte chance : coutume identique en Indonésie et au Cambodge . Du coup le gosse veut faire pareil , sa mère le semonce en riant ; je lui dis : " OK ! " , l'enfant tout heureux en profite pour toucher mon tatouage qui semble vraiment l'interesser . Ce petit interlude a détendu l'atmosphère ; désormais nous nous comprenons mieux . Cette famille effectue , pour la première fois , le pélérinage au Rocher d'Or , haut-lieu du bouddhisme ; pélérinage qu'il faut faire une fois dans sa vie . Nous repartons , le gosse , assis près de moi  , ne me lâche plus ; le soleil déjà haut brille , éclatant . La journée s'annonce belle .
La route en très mauvais état n'est pas un problème pour moi , bien au contraire : rouler à 30 voire 20km/h me permet d'admirer le paysage : rizières d'un vert si tendre , champs de coton , denses forêts , immenses hévéas , montagnes à l'horizon et tout au loin scintille la mer d'Andaman . Et dire que quelques jours auparavant j'étais juste de l'autre côté de ces collines , en Thaïlande , tout prés d'ici ! Nous arrivons à Kyaikhtiyo vers midi : huit de routes pour parcourir 200 km...et nous ne sommes pas encore au bout de nos peines , le plus dur est à venir ; aller au Golden Rock est une véritable expédition .
                                               à suivre.........

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17 juillet 2009 5 17 /07 /juillet /2009 15:14

Chut ! c'est un secret , ne dites rien !
Surtout n'en parlez pas à mon copain !
Mais ce soir , je sors , vers minuit ,
Me cacher des hypocrites , de la socièté
De la famille , de tous ces esprits bornés
Les fameux détenteurs de la Vérité !
Je vais me fondre dans la nuit
Ma seule tendre et véritable amie
Celle qui m'ouvre les portes de la Liberté
De l'Invisible , de l'Imaginaire , de la Créativité
Le domaine des anges , des monstres et des démons
Celle qui complice ne me dit jamais non
L'univers magique et extravagant
Du loup-garou , de la Bête du Gévaudan
Mais aussi des malicieux lutins
Farceurs , espiègles et si malins
De tous ces gnomes , les farfadets
Au long nez , petits yeux , si laids
Un peu fadas avec leurs cris de rats
J'entamerai une ronde folle
Avec tous les elfes et les trolls
Avec les joyeux korrigans
Bizarres , quelquefois méchants
Mais quand même bien marrants
Ce sera vraiment très drôle
A notre immense farandole
Se joindront mille ludions
Gais , dansants , si blonds
Les mystèrieux feux follets 
Les âmes de ceux que j'aimais
Et que je n'oublierai jamais
Le monde de l'incroyable et du fabuleux
Défilera tranquillement devant mes yeux
Le pays des naïades et des princesses
Des fées , des nymphes et des déesses
L'Atlantide , Sodome , la Tour de Babel
Jericho , l'arche de Noé , la vision d'Ezéchiel
J'emprunterai à Jacob , son échelle
Et pas à pas je monterai jusqu'au ciel
Toucher du doigt les étoiles
La Grande Ourse , Vénus dans ses voiles
Légendes , fantasmes , tous se mêlent
Se confondent , s'emmêlent , s'assemblent
Pour ne former qu'un immense manège
Une infernale spirale , délicieux piège
Qui fait tourner le monde
Quand la lune est froide et ronde
Les belles dames , les fées , fines et douces
Sont tendrement couchées sur la mousse
Au milieu des animaux et des bois
Si je vous dis que je les vois !
Vous ne me croyez pas ?
La prochaine fois
Venez avec moi.....

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Présentation

  • : Le blog de Asiamour
  • : Pensées à la dérive Amoureuse inconditionnelle de la planète
  • Contact

MES CONVICTIONS

" Tout ce qui n'est pas donné est perdu ." proverbe indien

" Les mots sont les passants mystérieux de l'âme ." V.Hugo

" J'ai toujours préféré la folie des passions à la sagesse de

  l'indifférence ." A.France

" La liberté c'est s'oublier ." Apsara

" Le premier amour est toujours le dernier ." T.Ben Jelloun

" L'idéal est un oeil que la science crève ." V. Hugo

" Science sans conscience n'est que ruine de l'âme ." 

                                        Rabelais

" Les souffrances extrêmes ont les intuitions infaillibles de

   l'instinct ." P. Bourget

" J'aurai beau tricher et fermer les yeux de toutes mes

   forces....il y aura toujours un chien perdu quelque part

   qui m'empêchera d'être heureuse ." J. Anouilh ( La

   sauvage )

" Je souffre donc je suis ." Apsara

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